La nuit était tombée depuis déjà deux heures.
Mani courait, hors d’haleine, le long de l’interminable Grand Rue saint Augustin, illuminée par des lampadaires qui diffusaient une lumière crue, brute, qui ne le rassurait en rien. Il courait, courait, aussi vite que ses jambes frêles le lui permettaient, si bien que son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, comme s’il voulait en sortir. La pluie tombait à verse, frappant violemment la chaussée déjà détrempée. Il ne voyait pas à deux mètres devant lui, et manquait à chaque pas de glisser, de se fracasser la tête contre le trottoir. Derrière lui, les chiens ne semblaient pas en être dérangés. Ils le poursuivaient, infatigables et d’autant plus redoutables, car Mani, lui, sentait ses forces le quitter. Leurs maîtres, deux imposants malabars trop lourds pour avancer efficacement, les suivaient tant bien que mal. A chaque seconde qui passait, les deux machines à tuer se rapprochaient de lui, tandis qu’il donnait son dernier souffle. Il ne voyait donc pas comment il allait s’en sortir.
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